« -Tu aurais pu au moins lui donner un bisou! -Un baiser de plus et elle nous faisait une overdose la pauvre petite. -Tu avoueras quand même qu'elle est mignonne comme un coeur. -On voit bien que tu n'as jamais vu un coeur de près, ma chérie! Parole de boucher! »
« L'amour, ça ne se vole pas ! L'amour, ça ne s'achète pas ! L'amour, ça se mérite ! »
Une merveilleuse découverte! Une bd mettant en avant le désarrois d'une petite péruvienne qui se retrouve dans un pays qui n'est pas le sien et plus encore, dans une famille qui lui est étrangère. Mais cela raconte également l'histoire d'un grand père qui doit alors bousculer son train-train quotidien et offrir un peu d'amour à ce petit bout de chou. Un récit humaniste, émouvant et parfois ponctué d'une petite touche d'humour. Magnifique. Malheureusement, le second tome n'a pas été à la hauteur et m'a clairement laissé sur cette impression d'histoire inachevée.
Lorsque Qinaya, une orpheline péruvienne de 4 ans, est adoptée par une famille française, c’est la vie de tous qui est chamboulée. Mais pour Gabriel, ce sera encore plus compliqué : il lui faudra apprendre à devenir grand-père, lui qui n’a jamais pris le temps d’être père. Des premiers contacts un rien distants aux moments partagés, Gabriel et Qinaya vont peu à peu nouer des liens que même le vieux bourru était loin d’imaginer.
Changeons un peu les habitudes ! Je ne suis jamais réellement sortie de ma zone de confort il faut dire, je me dirigeais certes vers différents types de lectures, je pense pouvoir aisément me laisser conseiller vers tel ou tel genre de roman, en revanche mes choix ont toujours été limités aux romans. Bandes dessinées, romans graphiques (je n’ai d’ailleurs jamais su s’il y a avait une différence entre ces deux genres), manga… Il faut dire que je n’ai jamais réellement plongé mon nez là dedans. J’ai du loupé bien des merveilles, j’en suis bien consciente, mais depuis quelques temps j’ai enfin commencé a m’y intéresser. Shaaame !!! Je sais bien…
Vous avez donc dû le remarquer au titre de cet article, j’ai récemment bouger mon popotin pour faire la découverte de certaines bandes dessinées qui m’attendaient sagement chez moi (en plus me direz-vous!! Quand je vous disais que c’était honteux!). Et ce petit bijoux que je vais vous présenter n’est autre que L’Adoption de Zidrou et Arno Monin. Et croyez moi quand je vous dis que c’est une petite merveille.
Je vous met un petit peu dans le contexte. Nous suivons donc l’histoire du famille française, et c’est un personnage en particulier qui va nous intéresser : Gabriel. Un vieil homme assez ronchon, légèrement bourru, toujours occupé à faire ceci et cela, le stéréotype même du grand père. Vous avez l’idée là ? Parfait! Pas de chance pour lui, on va chambouler son petit quotidien quand il va apprendre que son fils va adopter une orpheline péruvienne. Ça ne sera pas aisé pour lui d’apprendre à être « papi » du jour en lendemain, d’autant plus qu’il a déjà eu du mal à endosser le rôle de « père ». On perçoit quelques difficultés, tant dans la manière de vouloir se comporter comme une grand père que de se considérer comme tel. C’est assez touchant car la volonté est là, les efforts sont nombreux et le résultat est émouvant.
Quinaya, quant à elle, est particulièrement attendrissante. Une petit boule d’énergie, spontanée, libre, qui vient perturber le quotidien de toute cette petite famille et malgré tout, ils ne peuvent s’empêcher de s’émouvoir devant cette petite bouille. Cette relation qu’ils nouent est d’autant plus intéressante et touchante car aucun lien du sang ne les relie, on aborde ici la question de l’affection et de l’amour à travers une thématique importante : l’adoption.
Les graphiques jouent beaucoup dans la réussite de cette histoire, les couleurs sont à la fois vives et douces, c’est un plaisir pour les yeux. On trouve également une petite touche d’humour dans les dialogues, ce qui apporte un brin de légèreté au récit mais ce qui nous permet aussi de reconsidérer le cas de Gabriel. S’il est peu réceptif à l’arrivée de ce petit ange, on remarque bien qu’il met un certain soin à ne pas se laisser trop vite attendrir, peut être par crainte d’accepter trop facilement et trop rapidement la présence de Quinaya. « Tu avoueras tout de même qu'elle est mignonne comme un cœur. » « On voit bien que tu n'as jamais vu de cœur de près, ma chérie ! Parole de boucher ! »
Excepté cette relation qu’il noue avec cette petite fille, l’histoire nous relate également la relation que Gabriel entretient avec sa femme ou même de sa relation avec son fils, pour qui il n’a pas été réellement présent. Mais on assiste aussi aux fameuses réunions des Gégés, l’histoire de Quinaya prend donc vie au coeur du quotidien de chacun.
En revanche, le tome 2 de cette bande dessinée m’a beaucoup moins convaincu. Le récit s’assombrit et prend un tournant beaucoup mois sympathique. Si les deux tomes sont complémentaires, ils n’en restent pas moins différents l’un de l’autre. Nous sommes toujours aussi sensible au récit mais l’histoire qui se dessine sous nos yeux nous semble plus dur, et douloureuse. La fin m’a parut inachevée, et je reste finalement sur cette impression : celle d’un récit incomplet.
Au final, j’ai été emballée par cette histoire touchante et ces personnages très réalistes. Un thème abordé avec une grande sensibilité et une sincérité émouvante. Seulement, je pense que je me serais facilement contentée du premier tome, la lecture du second tome m’ayant davantage laissé sur une impression d’inachevé. Une petite merveille à découvrir, tant pour l’histoire même de cette bd et de ses personnages que pour les fabuleux graphiques de Arno Monin.
60 PAGES — AVRIL 2016 — BAMBOO EDITION — COLLECTION GRAND ANGLE