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23 août 2018

LES QUATRE SAISONS DE L'ETE, GREGOIRE DELACOURT



"On ne doit pas redonner vie à nos amours d'enfance. On doit les laisser là où elles sont: dans l'obscurité confortable des souvenirs. Là où les promesses ébauchées, les caresses imaginées, oubliées, la nostalgie des peaux, des odeurs, là où les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle histoire."

Une ode à l'amour tout simplement.Un roman court et bref, un brin nostalgique et mélancolique, mais également d'une grande beauté, et ce, en partie grâce à la plume de l'auteur qui nous embarque, nous transporte, et fascine.













Lors de l'été 1999, au Touquet, quatre couples d'âges divers se croisent furtivement sur la plage, parmi les touristes. Adolescents, trentenaires, quinquagénaires ou septuagénaires, ces amoureux se renvoient différentes images du couple, s'influencent, s'envient, s'inspirent, etc. 

14 juiillet 1999 donc, sur les plages du Touquet. On ne s’éparpille pas à droite à gauche, l’histoire prendra lieu ici même. Ou plutôt dirais-je, « les » histoires. J’ai eu la surprise en débutant ce roman de remarquer qu’en réalité, il se divisait en 4 histoires. Il s’agira du récit de 4 couples, l’un de 15 ans, un second 25, un autre de 55, et enfin un dernier couple de 75 ans. Preuve que l’amour n’a pas d’âge, comme on dit. C’est aussi ce que Grégoire Delacourt prend soin de nous montrer à travers ses protagonistes, et ce de manière poétique.  

A des façons, ces histoires, cette plume, cette délicatesse, ce brin de folie, m’a fait penser à l’oeuvre d’Olivier Bourdeaut, « En attendant Bojangles ». Ce n’est qu’une impression personnelle, mais je pense que c’est en partie pour cette raison que cette lecture s’est également avérée être un coup de coeur. L’auteur a une manière si douce et une façon si poétique d’amener cette histoire. Avant même de tomber sous le charme des banalités de chacun, j’ai d’abord été séduite par la manière dont Grégoire Delacourt amène les événements, de quelle manière il les raconte, de la façon dont il donne tant de beauté à quelque chose qu’on juge de si banal : l’amour.  

« J’attendais qu’elle grandisse, maman. J’attendais qu’elle puisse poser sa tête sur mon épaule. J’attendais que sa bouche tremble lorsque je m’approcherais d’elle. J’attendais ces parfums étourdissants qui diraient viens, tu peux me rejoindre maintenant, tu peux te perdre en moi, te brûler. J’attendais de pouvoir lui dire les mots dont on ne revient plus. Ces mots qui creusent le sillon d’une vie à deux. Une allégresse. Et parfois une tragédie. »

Car oui, autant la plume de l’écrivain est magnifique, autant le sujet traité ici est d’une beauté… Alors oui, l’amour, l’amour, l’amour. C’est cul-cul, niais, lassant, qu’est ce qu’on a à fiche de l’amour. C’est un thème que l’on nous rabâche sans arrêt dans chaque roman, un sujet épuisé jusque la moelle, qui ne sous séduit plus autant qu’avant. Je serais en partie d’accord avec cela, j’ai moi même de plus en plus de mal a véritablement apprécié les romans traitant de ce sujet. Mais détrompez-vous. Je ne dis pas que cette histoire va vous réconcilier avec cette thématique, mais elle peut au moins vous charmer. Sans excès, sans exagération, avec seulement du naturel et de la simplicité.  

« -Je ne sais pas si je suis amoureuse de toi, Louis, même si je suis bien avec toi. L’amour, c’est quand on peut mourir pour quelqu’un. Quand on a les mains qui piquent, les yeux qui brûlent, quand on n’a plus faim. Et j’ai pas les mains qui piquent avec toi. »

Ici, on va nous présenter cette passion à travers l’innocence de deux adolescents, l’amour perdu, et celui qui dure, qui persiste, qui se bat, mais également l’amour éternel qui unit deux personnes. A des âges où nous jugeons que l’amour est incompris, incohérent, impossible ou même qu’il se soit épuisé, dissout avec le temps, on y découvre qu’en vérité qu’il est plus présent que jamais. La patience d’un jeune homme, la folie d’une femme, les vieux jours partagés de deux petits vieux. Les protagonistes se croisent, de près, de loin, se parlent brièvement, s’observent, d’une manière subtiles Grégoire Delacourt les mêlent entre eux.  

« N'est-ce pas qu'ils sont drôles les mots. On tombe amoureuse, puis on tombe enceinte, puis on tombe de haut. » 

Même si ces histoires n’en ont pas moins un goût amer, un brin de nostalgie, peut être un peu mélancolique, j’ai apprécié la simplicité et surtout de ne pas être tombé dans les clichés auxquels nous avons souvent droit. C’est débordant d’amour, d’espoir, de désespoir aussi, et de belles réflexions. En espérant que l’auteur ait une plume aussi belle dans ses autres romans. 

288 PAGES  MAI 2015 (1ER EDITION) — LE LIVRE DE POCHE

25 avril 2015

L'art d'écouter les battements de coeur


Auteur : Jan-Philipp Sendker
Edition : Le livre de Poche
Parution : Février 2015
Pages : 336 p.
Genre : Contemporain 

Quatre ans après la mystérieuse disparition de son père Tin Win, un avocat new-yorkais d'origine birmane, Julia découvre une lettre d'amour écrite par celui-ci à une certaine Mi Mi en Birmanie. La jeune femme en a l'intuition : c'est là-bas que se trouvent les réponses à ses questions. À peine arrivée, elle fait la connaissance d'U Ba, un homme étrange qui semble tout savoir de sa famille. Il va lui conter l'incroyable histoire d'amour de Tin Win et Mi Mi...








Voilà un livre qui m'a été offert et dont je n'avais jamais entendu parler, que ce soit de l'auteur ou du roman en lui-même, mais je dois avouer que le titre m'a particulièrement intrigué tout comme son résumé. Cette histoire dépaysante a finalement eu le don de m'embarquer vers un autre continent et bien que je craignais de pas apprécier cette univers c'est finalement avec plaisir que j'ai suivit l'histoire de Tin Win. 

Durant cette histoire, nous suivons donc Julia, jeune new-yorkaise et dont le père est mystérieusement partis sans laisser la moindre trace. Cette dernière, bien décidée à en savoir plus sur son père décide de partir en Birmanie puis arrive a Kalaw son village natal. Où d'ailleurs la jeune femme fait la rencontre d'un certain U Ba, une connaissance de son père qui finit par lui raconter la vie de Tin Win. Ce roman se base donc sur les aventures de celui-ci. 

Comme je le disais plus haut ce roman est une réelle initiation au voyage. On quitte notre France, ses coutumes et ses traditions pour atterrir en Birmanie. On se laisse bercer pour cet univers et le dépaysement est immédiat. Le mode de vie et les paysage sont parfaitement bien écrits, de ce fait on les visualise très bien, j'ai su me frayer un chemin aux côtés de Tin Win pour à mon tour découvrir la beauté de la Birmanie. Le roman en lui même peut même faire penser à un conte. Certes Tin Win détient l'art d'écouter les battements du cœur, et tout de suite on cherche une explication réaliste et logique à cette histoire. Comment est-ce possible ? Est-ce vraiment réel ou non ? Beaucoup de questions m'ont trotté dans la tête et j'ai finalement fini par les mettre de côté, non pas que j'avais résolu ce problème mais parce que au final cela n'avait pas d'importance. On se contente d'écouter U Ba, de suivre l'histoire de Tin Win et finalement j'ai su me satisfaire de cela. 

La plume de l'auteur y est beaucoup dans ce livre. On se laisse happer par de simples mots tant ceux ci sont empreint de poésie et de douceur. Son style d'écriture est très agréable à lire et malgré toute les descriptions qui pourront être ennuyantes à la longue, celle ci sont au final un petit plus car on se rend compte que les paroles ne sont pas nécessaires. Je ne vous cache pas que l'histoire est assez lente, cela pourrait paraître dérangeant mais on s'y fait rapidement parce qu'il y a une réelle avancé. Cette histoire est emplit de sagesse, d'amour, se spiritualité et on ne peut qu'être touché par l'histoire du père de Julia, et cela nous mène à des réflexions. 

Ce roman est au final une petite perle. Beaucoup de questions sans réponses et pourtant on n'en demande pas plus. On découvre la culture du pays, ses paysages, ses coutumes et on se laisse entraîner par les mots de l'auteur. A ceux qui désirent voyager, à ceux qui sont curieux de savoir où l'histoire de Tin Win nous mène, à ceux qui n'ont pas peur de s'aventurer dans des descriptions aussi longues qu’envoûtantes, je vous invite à découvrir à votre tour « L'Art d'écouter les battements de cœur. ».

"La vie, avait-il insisté, est un don plein de mystères où se mêlent inextricablement douleur et bonheur. Toute tentative pour avoir l'un sans l'autre est inévitablement vouée à l'échec."