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2 janvier 2019

L'ADOPTION, ZIDROU & ARNO MONIN



« -Tu aurais pu au moins lui donner un bisou! -Un baiser de plus et elle nous faisait une overdose la pauvre petite. -Tu avoueras quand même qu'elle est mignonne comme un coeur. -On voit bien que tu n'as jamais vu un coeur de près, ma chérie! Parole de boucher! »

« L'amour, ça ne se vole pas ! L'amour, ça ne s'achète pas ! L'amour, ça se mérite ! »

Une merveilleuse découverte! Une bd mettant en avant le désarrois d'une petite péruvienne qui se retrouve dans un pays qui n'est pas le sien et plus encore, dans une famille qui lui est étrangère. Mais cela raconte également l'histoire d'un grand père qui doit alors bousculer son train-train quotidien et offrir un peu d'amour à ce petit bout de chou. Un récit humaniste, émouvant et parfois ponctué d'une petite touche d'humour. Magnifique. Malheureusement, le second tome n'a pas été à la hauteur et m'a clairement laissé sur cette impression d'histoire inachevée.







Lorsque Qinaya, une orpheline péruvienne de 4 ans, est adoptée par une famille française, c’est la vie de tous qui est chamboulée. Mais pour Gabriel, ce sera encore plus compliqué : il lui faudra apprendre à devenir grand-père, lui qui n’a jamais pris le temps d’être père. Des premiers contacts un rien distants aux moments partagés, Gabriel et Qinaya vont peu à peu nouer des liens que même le vieux bourru était loin d’imaginer.


Changeons un peu les habitudes ! Je ne suis jamais réellement sortie de ma zone de confort il faut dire, je me dirigeais certes vers différents types de lectures, je pense pouvoir aisément me laisser conseiller vers tel ou tel genre de roman, en revanche mes choix ont toujours été limités aux romans. Bandes dessinées, romans graphiques (je n’ai d’ailleurs jamais su s’il y a avait une différence entre ces deux genres), manga… Il faut dire que je n’ai jamais réellement plongé mon nez là dedans. J’ai du loupé bien des merveilles, j’en suis bien consciente, mais depuis quelques temps j’ai enfin commencé a m’y intéresser. Shaaame !!! Je sais bien… 

Vous avez donc dû le remarquer au titre de cet article, j’ai récemment bouger mon popotin pour faire la découverte de certaines bandes dessinées qui m’attendaient sagement chez moi (en plus me direz-vous!! Quand je vous disais que c’était honteux!). Et ce petit bijoux que je vais vous présenter n’est autre que L’Adoption de Zidrou et Arno Monin. Et croyez moi quand je vous dis que c’est une petite merveille. 



Je vous met un petit peu dans le contexte. Nous suivons donc l’histoire du famille française, et c’est un personnage en particulier qui va nous intéresser : Gabriel. Un vieil homme assez ronchon, légèrement bourru, toujours occupé à faire ceci et cela, le stéréotype même du grand père. Vous avez l’idée là ? Parfait! Pas de chance pour lui, on va chambouler son petit quotidien quand il va apprendre que son fils va adopter une orpheline péruvienne. Ça ne sera pas aisé pour lui d’apprendre à être « papi » du jour en lendemain, d’autant plus qu’il a déjà eu du mal à endosser le rôle de « père ». On perçoit quelques difficultés, tant dans la manière de vouloir se comporter comme une grand père que de se considérer comme tel. C’est assez touchant car la volonté est là, les efforts sont nombreux et le résultat est émouvant. 

Quinaya, quant à elle, est particulièrement attendrissante. Une petit boule d’énergie, spontanée, libre, qui vient perturber le quotidien de toute cette petite famille et malgré tout, ils ne peuvent s’empêcher de s’émouvoir devant cette petite bouille. Cette relation qu’ils nouent est d’autant plus intéressante et touchante car aucun lien du sang ne les relie, on aborde ici la question de l’affection et de l’amour à travers une thématique importante : l’adoption. 

Les graphiques jouent beaucoup dans la réussite de cette histoire, les couleurs sont à la fois vives et douces, c’est un plaisir pour les yeux. On trouve également une petite touche d’humour dans les dialogues, ce qui apporte un brin de légèreté au récit mais ce qui nous permet aussi de reconsidérer le cas de Gabriel. S’il est peu réceptif à l’arrivée de ce petit ange, on remarque bien qu’il met un certain soin à ne pas se laisser trop vite attendrir, peut être par crainte d’accepter trop facilement et trop rapidement la présence de Quinaya. « Tu avoueras tout de même qu'elle est mignonne comme un cœur. » « On voit bien que tu n'as jamais vu de cœur de près, ma chérie ! Parole de boucher ! » 



Excepté cette relation qu’il noue avec cette petite fille, l’histoire nous relate également la relation que Gabriel entretient avec sa femme ou même de sa relation avec son fils, pour qui il n’a pas été réellement présent. Mais on assiste aussi aux fameuses réunions des Gégés, l’histoire de Quinaya prend donc vie au coeur du quotidien de chacun. 

En revanche, le tome 2 de cette bande dessinée m’a beaucoup moins convaincu. Le récit s’assombrit et prend un tournant beaucoup mois sympathique. Si les deux tomes sont complémentaires, ils n’en restent pas moins différents l’un de l’autre. Nous sommes toujours aussi sensible au récit mais l’histoire qui se dessine sous nos yeux nous semble plus dur, et douloureuse. La fin m’a parut inachevée, et je reste finalement sur cette impression : celle d’un récit incomplet. 

Au final, j’ai été emballée par cette histoire touchante et ces personnages très réalistes. Un thème abordé avec une grande sensibilité et une sincérité émouvante. Seulement, je pense que je me serais facilement contentée du premier tome, la lecture du second tome m’ayant davantage laissé sur une impression d’inachevé. Une petite merveille à découvrir, tant pour l’histoire même de cette bd et de ses personnages que pour les fabuleux graphiques de Arno Monin.



60 PAGES — AVRIL 2016 — BAMBOO EDITION — COLLECTION GRAND ANGLE

27 août 2018

SONGE À LA DOUCEUR, CLEMENTINE BEAUVAIS



« Je m'en fout que ça te fasse rire, tu sais, de nous deux je suis le seul à avoir vu la verité en face, je suis le seul a ne pas mettre fais une carapace, pas parce que j'étais inconscient, non,mais parce que j'étais vivant à l'époque j'étais vivant, j'étais léger,fragile peut-etre, mais libre- et ta cuirasse Eugène,un jour tu t'affaisseras dedans, Tu creveras dedans »

Un roman à la fois ordinaire et original, qui intrigue notamment grâce à sa forme en vers libre. Une forme qui, à mon sens, à été difficile à suivre et à laquelle il est difficile de s’habituer. Les deux protagonistes paraissent bien fades face au deux personnages secondaires qui m’ont, eux en revanche, parût bien plus intéressants.







Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il… aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ? Songe à la douceur , c’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce moment-là d’une vie peuvent changer. Une double histoire d’amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaikovsky – et donc écrite en vers, pour en garder la poésie. 

Bon, j’ai bien conscience que ce n’est pas ici que vous allez faire une découverte. « Songe à la douceur » est un livre qui a eu beaucoup de succès récemment, on le voit partout. Ce livre nous interpelle et nous intrigue, si ce n’est par l’histoire même du roman, ce sera par sa forme originale.  Le tout réside dans la forme du roman, en effet, le livre est écrit en vers. « En vers » vous dîtes ? La mise en page est certes sympathique et hors du commun, mais on peut rapidement se trouver déconcerté par ce style pour le moins atypique.   

L’histoire en elle même ne casse pas trois pattes à un canard (oups vous m’excuserez cette expression…). Une histoire d’amour comme on peut souvent en voir. Deux protagonistes, Eugène et Tatiana, qui se sont connus adolescents lors des vacances d’été. Sans grande surprise, cela restera l’histoire d’un été car ils se perdent de vue et ne se retrouvent que des années plus tard dans le métro. Tatiana a grandi, évolué, elle est devenue « quelqu’un », une jeune femme en pleine rédaction de sa thèse. Eugène, quant à lui, est à présent salarié.  

« On se croit mûr, on est sûr de ne pas se tromper parce qu'on plante son futur dans une terre sèche entre des billes d'argile pour qu'il ne pousse pas trop beau et trop facile, qu'est-ce que j'étais con ! qu'est-ce qu'il avait raison, qu'est-ce qu'ils ont essayé de me rendre mieux. J'avais 17 ans ! d'où me venait ce sérieux ? D'où me venaient - d'où me venaient ces grands principes ? Qu'est-ce qui m'empêchait de me pencher sur Tatiana pour l'embrasser, j'aurais sûrement adoré ces lèvres. »


La lecture du roman est ponctué par des flash back et c’est cela qui rend la lecture intéressante à mon sens. Sans ces petits retours vers le passé, l’histoire resterait bien fade et sans grand intérêt. Adolescent, Tatiana reste une jeune fille qui préfère garder son nez dans des romans d’amour plutôt que de se confronter aux autres, Eugène lui, est un jeune homme bien dans sa peau, qui repoussera cette dernière quand elle tombera amoureuse de lui. C’est simple, sans complications. Des années plus tard, les rôles se sont en quelques sortes inversés. La jeune et fragile Tatiana est à présent une femme en plein réussite, qui se fait une petite place dans le monde du travail. Eugène, de son côté, donne tout l’air de n’avoir rien accompli d’extraordinaire. Ce retournement de situation est assez intriguant. On suit donc les deux jeunes gens, à deux moments de leur vie.  

Ne pas croire que toute l’histoire est centrée sur ces deux personnages, deux autres protagonistes, un en particulier, surgissent également dans le récit. Tout un mystère sera porté sur l’un deux. Et malgré, qu’il ne soit qu’un personnage secondaire, j’ai (et de loin) préféré le profil de Lensky. Son côté rêveur, idéaliste, passionné, m’a complètement charmé. Tatiana et Eugène paraissent bien fade à côté, et c’est certainement l’effet voulu.  

« J'aimais tout le monde, hier encore, hier j'avais seulement de l'amour dans la tête, j'avais l'existence belle, vous me l'avez rendue bête »

Place à la forme à présent. Je sais que beaucoup ont apprécié ce roman pour le style poétique et original qui s’en dégage. J’ai moi même été attirée avant tout par cet aspect. Et que dire ? Alors, certes, c’est amusant, donne du charme à l’histoire mais contrairement à beaucoup, je n’ai pas su accrocher à cette forme. Il faut clairement s’y habituer, j’ai de nombreuses fois été interrompue tant la lecture ne me paraissait pas naturelle. Ça part dans tous les sens, à droite à gauche, de travers. J’ai eu la nette impression que ma lecture était souvent hachée. On s’habitue à la forme au bout de quelques minutes, mais cela demande tout de même un effort aux yeux et au bout d’un court moment, j’étais fatiguée d’être autant concentrée sur ma lecture.   

« D'un coup , D'un coup, D'un coup elle s'est cassée, ma jeunesse elle qui etait dorée comme toutes jeunesse doit l'etre, elle qui n'avait raison d'etre qu'Olga , la poesie et toi, et le soleil et les spliffs sur ce toit. Qu'est ce qui se passera demain? qu'est ce que je vais faire, quand je me reveillerai sans ma jeunesse , avec dix mille ans de plus, et pas plus d'experience - d'intelligence parce que l'ennui c'est pas une sagesse, la tristesse c'est pas un projet educatif... »

Un aspect du roman qui m’a beaucoup plu en revanche : le point de vue narratif omniscient. Lors de la lecture, cela nous donne l’impression que le narrateur fait parti intégrante de l’histoire, qu’il pourrait être un des personnages du roman. Il est amusant de remarquer quelques conversations échangées entre le narrateur et les personnages, parfois pour les sermonner, les interroger, leur faire prendre conscience de certains faits…  

Vous le remarquerez donc, je n’ai pas été aussi emballée que certains quant à cette lecture. Les personnages principaux m’ont paru bien fades, l’histoire est basique et sans grande surprise, et la forme du roman quelque peu dérangeante et désagréable par moment, même si je lui ai trouvé un charme quelques fois. Ce n’est pas forcément une déception, ce en partie grâce au mystère qui tourne autour d’un personnage secondaire, aux flash back qui m’ont interpellé. Je pense donc simplement être passée à côté de cette histoire, peut être que je n’ai pas su l’apprécier comme il l’aurait fallut.

240 PAGES — AOUT 2016 — EDITIONS SARBACANE

23 août 2018

LES QUATRE SAISONS DE L'ETE, GREGOIRE DELACOURT



"On ne doit pas redonner vie à nos amours d'enfance. On doit les laisser là où elles sont: dans l'obscurité confortable des souvenirs. Là où les promesses ébauchées, les caresses imaginées, oubliées, la nostalgie des peaux, des odeurs, là où les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle histoire."

Une ode à l'amour tout simplement.Un roman court et bref, un brin nostalgique et mélancolique, mais également d'une grande beauté, et ce, en partie grâce à la plume de l'auteur qui nous embarque, nous transporte, et fascine.













Lors de l'été 1999, au Touquet, quatre couples d'âges divers se croisent furtivement sur la plage, parmi les touristes. Adolescents, trentenaires, quinquagénaires ou septuagénaires, ces amoureux se renvoient différentes images du couple, s'influencent, s'envient, s'inspirent, etc. 

14 juiillet 1999 donc, sur les plages du Touquet. On ne s’éparpille pas à droite à gauche, l’histoire prendra lieu ici même. Ou plutôt dirais-je, « les » histoires. J’ai eu la surprise en débutant ce roman de remarquer qu’en réalité, il se divisait en 4 histoires. Il s’agira du récit de 4 couples, l’un de 15 ans, un second 25, un autre de 55, et enfin un dernier couple de 75 ans. Preuve que l’amour n’a pas d’âge, comme on dit. C’est aussi ce que Grégoire Delacourt prend soin de nous montrer à travers ses protagonistes, et ce de manière poétique.  

A des façons, ces histoires, cette plume, cette délicatesse, ce brin de folie, m’a fait penser à l’oeuvre d’Olivier Bourdeaut, « En attendant Bojangles ». Ce n’est qu’une impression personnelle, mais je pense que c’est en partie pour cette raison que cette lecture s’est également avérée être un coup de coeur. L’auteur a une manière si douce et une façon si poétique d’amener cette histoire. Avant même de tomber sous le charme des banalités de chacun, j’ai d’abord été séduite par la manière dont Grégoire Delacourt amène les événements, de quelle manière il les raconte, de la façon dont il donne tant de beauté à quelque chose qu’on juge de si banal : l’amour.  

« J’attendais qu’elle grandisse, maman. J’attendais qu’elle puisse poser sa tête sur mon épaule. J’attendais que sa bouche tremble lorsque je m’approcherais d’elle. J’attendais ces parfums étourdissants qui diraient viens, tu peux me rejoindre maintenant, tu peux te perdre en moi, te brûler. J’attendais de pouvoir lui dire les mots dont on ne revient plus. Ces mots qui creusent le sillon d’une vie à deux. Une allégresse. Et parfois une tragédie. »

Car oui, autant la plume de l’écrivain est magnifique, autant le sujet traité ici est d’une beauté… Alors oui, l’amour, l’amour, l’amour. C’est cul-cul, niais, lassant, qu’est ce qu’on a à fiche de l’amour. C’est un thème que l’on nous rabâche sans arrêt dans chaque roman, un sujet épuisé jusque la moelle, qui ne sous séduit plus autant qu’avant. Je serais en partie d’accord avec cela, j’ai moi même de plus en plus de mal a véritablement apprécié les romans traitant de ce sujet. Mais détrompez-vous. Je ne dis pas que cette histoire va vous réconcilier avec cette thématique, mais elle peut au moins vous charmer. Sans excès, sans exagération, avec seulement du naturel et de la simplicité.  

« -Je ne sais pas si je suis amoureuse de toi, Louis, même si je suis bien avec toi. L’amour, c’est quand on peut mourir pour quelqu’un. Quand on a les mains qui piquent, les yeux qui brûlent, quand on n’a plus faim. Et j’ai pas les mains qui piquent avec toi. »

Ici, on va nous présenter cette passion à travers l’innocence de deux adolescents, l’amour perdu, et celui qui dure, qui persiste, qui se bat, mais également l’amour éternel qui unit deux personnes. A des âges où nous jugeons que l’amour est incompris, incohérent, impossible ou même qu’il se soit épuisé, dissout avec le temps, on y découvre qu’en vérité qu’il est plus présent que jamais. La patience d’un jeune homme, la folie d’une femme, les vieux jours partagés de deux petits vieux. Les protagonistes se croisent, de près, de loin, se parlent brièvement, s’observent, d’une manière subtiles Grégoire Delacourt les mêlent entre eux.  

« N'est-ce pas qu'ils sont drôles les mots. On tombe amoureuse, puis on tombe enceinte, puis on tombe de haut. » 

Même si ces histoires n’en ont pas moins un goût amer, un brin de nostalgie, peut être un peu mélancolique, j’ai apprécié la simplicité et surtout de ne pas être tombé dans les clichés auxquels nous avons souvent droit. C’est débordant d’amour, d’espoir, de désespoir aussi, et de belles réflexions. En espérant que l’auteur ait une plume aussi belle dans ses autres romans. 

288 PAGES  MAI 2015 (1ER EDITION) — LE LIVRE DE POCHE

11 décembre 2017

LE SECRET DE LA MANUFACTURE DES CHAUSSETTES INUSABLES, ANNIE BARROWS





"Cher Ben, si j'assassine un communiste, serai-je acquittée pour homicide légitime ? Layla 
Chère Layla, Si tu assassines un communiste, il est probable qu'on te décernera la médaille du Congrès. Ben"

♥♥♥♥
Un plaisir de retrouver la plume d'Annie Barrows, une belle histoire de famille avec des personnages attachants. Malgré cela, on pourrait peut être reprocher quelques longueurs mais là encore, je trouve que c'était nécessaire et ça a même été parfois un atout!







Été 1938. Layla, jeune citadine fortunée, refuse le riche parti que son père lui a choisi et se voit contrainte, pour la première fois de sa vie, de travailler. Recrutée au sein d’une agence gouvernementale, elle se rend à Macedonia pour y écrire un livre de commande sur cette petite ville. L’été s’annonce mortellement ennuyeux. Mais elle tombe vite sous le charme des excentriques désargentés chez lesquels elle réside, les Romeyn. Autrefois propriétaire de la manufacture, cette famille a une histoire intimement liée à celle de la ville. De soupçons en révélations, Layla va changer à jamais l’existence des membres de cette communauté.


J'avais énormément apprécié "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates", et le mouton que je suis a forcément voulu se procurer le nouveau roman de cette auteur. Non pas parce que le résumé me tapait à l’œil, mais parce qu'à mon sens, elle ne pouvait nous proposer qu'un roman à la hauteur du premier. Je crois bien que ce qui m'attire le plus chez cette auteur, ce sont les titres a rallonge et assez étrange mais amusant, c'est en quelque sorte sa petite marque de fabrique, et je n'ai pas souvent besoin de me référer au synopsis pour me dire que ce livre pourrait être une bonne découverte. 

Je ne m'étais pas trompé pour le premier roman de cette auteur que j'ai lu, et je n'ai pas non plus été déçue par ce dernier, bien qu'un chouïa moins emballée. Et cela, certainement à cause de certaine longueur pendant une bonne moitié du roman. On pose le décor : Macédonia, un village qui m'a beaucoup plus par son aspect simplet et typique. Ce type de bourgade où tous se connaissent, qui attire peu l'attention. Ensuite les personnages se mêlent peu à peu au récit : les jumelles, des phénomènes, des petites boules d’énergie pleine de vivacité, Felix bien évidemment, Layla, Jottie, Willa et Bird, tout une palette de personnage qu'on apprend à connaitre au fil de l'histoire, pour qui on commence à déceler des aspects un peu sombre. Mais voilà ce beau petit monde et le décor implanté, que l'intrigue peine à pointer le bout de son nez. On ne comprend réellement où Annie Barrows veut nous emmener avant d'atteindre le dernier quart du récit, le reste ne m'a pas parut spécialement inutile, loin de là, en vérité il était assez nécessaire de se pencher autant sur les personnages et leur histoire qui leur est propre pour saisir la fin du livre.

Un grand nombre de secrets de famille mais aussi beaucoup de mystères sont mis en lumière ici, on découvre peu à peu que sous ces personnages poignants se cachent bien des secrets qu'ils ne souhaitent pas laisser resurgir. Se refermant sur eux, ils tentent de contenir ce lourd passé sans communiquer leur peine. Peu à peu, ils nous paraissent alors un peu plus humain, la gentillesse et la bonté naturelle de Jottie mêlée à ses douloureux souvenirs, les traits séducteurs et mystérieux de Felix ternit sous certains mensonges... Layla, que j'avais jugé un peu cruche lors du début de l'histoire s'est petit à petit affirmée, on prend alors part à toutes ces révélations sous le point de vue de ces deux dernières mais également de Willa, jeune fille curieuse et maline. 

Ce qui, à mon sens, caractérise ce roman ce sont les liens forts qu'entretiennent les personnages entre eux. Élément clé de cette histoire, ils sont si unis, si présents, solidaire entre eux. Touchant, drôle, c'est ici une très belle (et grande) fratrie dont il serait trop long d'énumérer les noms. Nous sommes complètement immergé au cœur de cette famille qui nous parait un peu plus familière au fur et à mesure des révélations. 

Du fait que j'ai lu "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" (dernière fois que je le cite, bien trop long à écrire, mon clavier s’essouffle!), je pense que je ne peux m’empêcher de comparer ces deux histoires et chacune à ses points forts. Ici, on dépeint davantage le quotidien de cette grande famille et je ne sais pas trop quoi en penser, autant parfois j'ai beaucoup apprécié ces petites banalités qui m'on permis de me familiariser avec les personnages, tandis que d'autre fois j'avais hâte de savoir où l'auteur voulait nous mener. J'ai tout de même dans l'ensemble beaucoup apprécié ma lecture car j'en garde encore maintenant de très bon souvenirs et je n'hésiterais pas a me jeter de plus belle sur le nouveau roman d'Annie Barrow (en croisant les doigts pour que son prochain titre soit encore plus farfelu)!

696 PAGES  — JUIN 2016 — EDITION 10/18

6 décembre 2017

EN ATTENDANT BOJANGLES, OLIVIER BOURDEAUT

       


"Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons, mon rôle consistait à faire suivre l’intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien"

♥♥♥♥♥
Un petit bijoux. De la poésie, et un amour fou mêlé à un brin de folie.









Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement.
C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom. 

On en a beaucoup parlé, pour certains, ce livre s’est révélé être une petite merveille, pour d’autre cette histoire n’avait que peu d’intérêt. De ce fait, j’ai pu remarquer que la plupart des lecteurs avaient un avis tranché sur ce roman. On aime ou on n’aime pas. D’autant plus que le résumé n’est pas forcément révélateur, la synopsis n’a pas la prétention de vous promettre une histoire débordante d’action et d’aventure. 

Rythmé de poésie et de fantaisie, Olivier Bourdeaut nous embarque au cœur de cette famille complètement perché mais voulant apprécier la vie comme elle leur vient, faisant alors barrage à toutes responsabilité qu’ils ne veulent assumer. Tout est si beau et mélancolique, on est départagé entre le rire et cet aspect tragique. Une femme farfelue, excentrique, bouillonnant d’enthousiasme et un mari, fou d’amour, se laisse entraîner par la folie de cette femme qu’il admire. Cette complicité et cet amour qu’ils se portent tous les trois, c’est admiratif, comme un baume au cœur. Le point du vue innocent de l’enfant nous permet de prendre part à ce récit sans aucuns préjugés. Simplement spectateur, on aurait tendance à encourager cette folie. Sans cesse à la recherche du jeu le plus absurde, oubliant toutes convenances, ils vivent sans contraintes, sans devoirs. 

Cette histoire ne m’a pas paru utopique, elle me paraissait simplement et foutrement belle. La plume d’Olivier Bourdeaut est si poétique, si mélodieuse, elle donne envie de valser, et à mon goût elle fait 50% du boulot dans la réussite de cette fabuleuse histoire. Simple conseil : n’ayez aucune attente quant à ce livre car que vous espériez une chose ou l’autre, vous saurez surpris par la tournure de ce roman. Plongez-vous simplement dans sa lecture et prenez cette histoire comme elle vous vient.

EN ATTENDANT BOJANGLES — 160 PAGES — JANVIER 2016 — FINITUDES



19 juillet 2015

Demain


Auteur : Guillaume Musso
Edition : XO éditions
Parution : Mars 2013
Pages : 440 p.
Genre : Contemporain

Elle est son passé... ... il est son avenir. Emma vit à New York. À 32 ans, elle continue de chercher l homme de sa vie. Matthew habite à Boston. Il a perdu sa femme dans un terrible accident et élève seul sa fille de quatre ans. Ils font connaissance grâce à Internet et bientôt, leurs échanges de mails les laissent penser qu ils ont enfin droit au bonheur. Désireux de se rencontrer, ils se donnent rendez-vous dans un petit restaurant italien de Manhattan. Le même jour à la même heure, ils poussent chacun à leur tour la porte du restaurant. Ils sont conduits à la même table et pourtant... ils ne se croiseront jamais. Jeu de mensonges ? Fantasme de l'un ? Manipulation de l'autre ? Victimes d une réalité qui les dépasse, Matthew et Emma vont rapidement se rendre compte qu il ne s agit pas d un simple rendez-vous manqué...

Un roman surprenant et énigmatique, fidèle a l'univers de Guillaume Musso.


J'ai toujours eu un faible pour les romans de Guillaume Musso, il sait parfaitement manier sa plume et entretenir le suspense pendant toute la durée de ses étranges histoires, c'est vraiment un auteur qui nous tient en haleine. On peut essayer de chercher toutes les explications possibles, on sera toujours étonné par le fin mot de l'histoire. Pourtant, à nous plonger ainsi dans le mystère durant toute la durée du roman, l'intrigue risquerait de s’essouffler et de perdre son intérêt mais pourtant, c'est tout le contraire, on est véritablement happé par le déroulement de l'histoire

Matthew et Emma ont tout deux une vie différente. Ce premier essait tant bien que de mal de remonter la pente après le tragique décès de sa femme tandis que Emma, jeune sommelière, travaille dans un restaurant, une vie des plus banals. Mais ce n'est que lorsque Matthew trouve un ordinateur sur une brocante que leur vie vont basculer. Dès lors, les deux protagonistes vont prendre contact mais d'étranges événements viendront perturber leur vie. Une question s’imposera donc : ignorer tous ces faits qui semblent irréels et risquer de passer à côté d'une superbe occasion pour changer le cours des choses ou essayer de comprendre le pourquoi du comment et aller jusqu'au bout de leur projet ? L'un comme l'autre ils y ont tout à gagner, seulement, leur aventure pourrait s'avérer plus difficiles qu'il ne le pensaient. 

Certes, il n'y a pas réellement d'action mais l'intrigue suffit à elle même. Les questions se succèdent, comme Emma et Matthew, nous finissons totalement déboussolés et dès que quelques révélations surgissent d'autres questions viennent de nouveau nous mettre en doute. Et c'est principalement ça que je trouve stupéfiant avec Guillaume Musso, il nous étale tous les éléments clés sous les yeux mais malgré ça il est impossible de démêler le vrai du faux. Dès l'instant où l'histoire se met en place, j'ai été transportée par l'intrigue. A qui faire confiance ? Qui sont réellement les personnages ? Quelle est la raison de ces agissements ? Je voulais connaître le fin mot de l'histoire, je voulais savoir de quelle façon les protagoniste allaient s'en sortir et Guillaume Musso nous entraîne dans une course sans fin. Et ce n’est que lorsque nous terminons le roman que la réalité des événements nous fouette de plein fouet. 

Malgré cela, Guillaume Musso reprend un peu le même schéma que ses précédents livres : une histoire d’ambiguïté entre une femme et un homme, un problème qui viendra perturber leur quotidien, et comme à chaque fois on se demande s'il n'y a pas une petite part de surnaturel, et évidemment la fin qui nous laisse libre d'imaginer ce qui se passera ensuite. Bien évidemment, cela marche à merveille, mais si je devais lui reprocher quelques chose ce serait bien cela : ne pas se démarquer de ses autres romans sur ce plan. 

Emma est un personnage vraiment agaçant, qui n’hésite pas à se plaindre, en bref : une éternelle insatisfaite. Légèrement mauvaise sur les bord mais aussi égoïste je n'ai pas su bien la cerner et l'apprécier. C'est d'ailleurs pour cette raison que pour moi, il n'y avait pas lieux d'envisager une quelconque relation entre elle et Matthew et heureusement l'auteur ne s'attarde pas sur ce point. En effet, ce dernier est une jeune homme qui se laisse facilement marcher sur les pieds et qui a tendance a constamment voir le bon côté des gens, tout l'opposé de notre chère Emma. En vérité le seule personnage dans l’histoire que j'ai apprécié est qui, selon moi, évolue tout au long de l'histoire c'est bien Romuald. Un jeune garçon qui n'arrive qu'en second plan mais qui a tout de même toute son importance dans l'histoire. Grâce à lui, il nous est alors permis de découvrir une autre facette d'Emma et s'en est pas déplaisant car tout deux forment un duo extraordinaire et hilarant, de quoi rajouter une petite touche d'humour et de simplicité dans l'histoire 

Dans l'ensemble, c'est un roman qui se lit avec une facilité déconcertante. On est toujours aussi surpris par la tournure des événements, et par l'impossibilité des faits mais en dépit de cela, l'auteur manie parfaitement bien son intrigue bien que ses personnages m'ait agacé. C'est toujours avec surprise et étonnement que je finis ses romans alors je lirais avec plaisir ses autres écrits.

"On ne peut pas liquider les souvenirs d’un simple coup de balai. Ils restent en nous, tapis dans l’ombre, guettant le moment où l’on baissera la garde pour ressurgir avec une force décuplée."


2 mai 2015

Callie & Kayden


Auteur : Jessica Sorensen
Edition : Hachette Black Moon
Collection : Black Moon Romance
Parution : Mars 2015
Pages : 336 p.
Genre : Romance contemporaine, New Adult

« En entrant à l’université, loin de sa ville natale et de sa famille, Callie découvre une autre vie. Elle se lie d’amitié avec Seth, un jeune étudiant homo, à qui elle confie son lourd secret et ses fantômes du passé. Le jour de la rentrée, elle tombe nez-à-nez avec Kayden, qui fréquentait le même lycée qu’elle. Kayden n’a pas oublié que, malgré sa fragilité, Callie lui a sauvé la vie quelques mois plus tôt, et se retrouve irrémédiablement attiré par elle. Kayden et son meilleur ami Luke passent du temps avec Callie et Seth : le quatuor s’entend bien, et les liens entre Callie et Kayden se resserrent de plus en plus. Mais Callie a très peur et reste traumatisée par le viol qu’elle a subi quelques années auparavant. Seth l’aide à dépasser ses peurs et à profiter de la vie et, surtout, à se laisser aller : il est temps pour elle d’être heureuse. Peu à peu, Callie accepte son attirance pour Kayden, et tous deux s’avouent leur amour réciproque. »


En commençant ce livre, j’espérais une lecture légère et sans prise de tête, une petite histoire d’amour prenante sans être niaise, des personnages simples mais travaillés, une intrigue intéressante et difficile à deviner, et j’ai parfaitement trouvé mon bonheur avec Callie & Kayden. Si j’ai bien un regret c’est que le roman soit trop court et cette fin qui m’a laissé sur ma faim (héhé petit jeu de mot !) 

Callie fuit le contact des personnes qui l’entourent depuis enfant, ce n’est qu’à la rentrée à la fac qu’elle va petit à petit reprendre confiance en elle grâce à Seth, son plus chère ami. Là-bas, elle rencontrera Kayden, un charmant jeune homme qu’elle a côtoyé étant enfant. Et depuis qu’elle a croisé son chemin, leur relation va devenir quelque peu ambiguë et un lien qu’elle n’avait jamais soupçonner va les réunir. 

En commençant cette lecture, je craignais les stéréotypes. Je ne vais pas vous le cacher qu’ils sont présents mais pas réellement dérangeant dans l’histoire. Ce qui m’a le plus déplu c’est en réalité les personnages clichés. D’un côté nous avons une jeune fille gothique, qui tente de se cacher sous des vêtements trop grands pour elle et qui désire plus que tout se fondre dans la masse. Tandis que de l’autre nous avons un jeune homme beau comme un dieu, membre de l’équipe de football et qui sort avec la peste du coin mais qui cache tout de même une part de gentillesse. On voit d’ici là, l’histoire cliché qui est revue et revue mais étonnamment ces stéréotypes ne m’ont pas dérangé dans ma lecture. Peut-être parce que l’auteur manie si bien sa plume que l’intrigue en elle-même a suffi à me satisfaire, ou simplement parce que j’avais besoin d’une romance simple et légère. Mais cela fait un certain moment que je n’ai pas lu de roman new adult et je ne sais pas si je serais objective sur ce point, je préfère donc vous laisser découvrir Callie et Kayden par vous-même. 

Avec Jessica Sorensen on ne rentre pas dans les complications et dans les descriptions de 3 pages, non, l’auteur se contente de décrire le mal-être de nos deux personnages principaux, et ça elle le fait avec brillo. La double narration joue donc un rôle important dans l’évolution de l’histoire et de nos personnages puisqu’elle nous permet de ressentir leur douleur, non pas de la comprendre mais de la ressentir avec beaucoup de peine. Leur agissements nous paraient alors justifiés et compréhensibles ce qu’il m’a permis de ne pas piquer une crise devant leur réactions. Callie comme Kayden ont le don de nous émouvoir, leur douleur et leur peur sont si présentes qu’il nous ait impossible de ne pas éprouver de la sympathie à leur égard. 

Tiens, d’ailleurs parlons des personnages. S’il a bien quelques choses qui m’a énormément plus c’est l’entrée de nos deux personnages secondaires : Seth et Luke. Ils sont une véritable bouffée d’air frais dans cette histoire dramatique. Ce sont deux caractères totalement différents, l’un qui se donne un air je-m’en-foutiste tandis que l’autre est la gentillesse incarnée mais tous deux vont avoir un impact important sur le déroulement de l’histoire. On observe un réel soutient dans cette petite bande, pas de temps pour le chagrin ils préfèrent se créer des souvenirs et se soutenir les uns les autres. Tous m’ont séduite et m’ont touché, ils évoluent à leur rythme et se voient progresser à leur manière. 

Les sujets évoqués sont importants et nous prennent aux tripes. Mais on se sent impuissant devant de telles injustices, combien de fois j’ai voulu donner une bonne raclée à certains mais malheureusement on doit se contenter d’être de simples spectateurs. Mais la romance est mignonne et nous offre un brin de douceur dans cette histoire. 

Pour finir, je recommande cette lecture à toute les amatrices/amateurs de romance new adult. C’est léger, c’est prenant et touchant, à chaque page je désirais toujours en découvrir plus et savoir où nous mener cette histoire. C’est légèrement addictif et la simplicité de l’auteur nous permet de dévorer ce livre en à peine deux jours. Je suis tout de même frustrée par cette fin mais je lirais sans hésiter le deuxième tome !


"-Bon, tu veux la vérité? Non, je n'aime pas te voir dans cet état-là. Je préfère la Callie sobre, celle avec qui je peux discuter.

J'approche ma bouche de son oreille:
-Celle qui tremble quand nos peaux s'effleurent, que j'ai envie d'embrasser et e toucher tellement elle me rend fou."

25 avril 2015

L'art d'écouter les battements de coeur


Auteur : Jan-Philipp Sendker
Edition : Le livre de Poche
Parution : Février 2015
Pages : 336 p.
Genre : Contemporain 

Quatre ans après la mystérieuse disparition de son père Tin Win, un avocat new-yorkais d'origine birmane, Julia découvre une lettre d'amour écrite par celui-ci à une certaine Mi Mi en Birmanie. La jeune femme en a l'intuition : c'est là-bas que se trouvent les réponses à ses questions. À peine arrivée, elle fait la connaissance d'U Ba, un homme étrange qui semble tout savoir de sa famille. Il va lui conter l'incroyable histoire d'amour de Tin Win et Mi Mi...








Voilà un livre qui m'a été offert et dont je n'avais jamais entendu parler, que ce soit de l'auteur ou du roman en lui-même, mais je dois avouer que le titre m'a particulièrement intrigué tout comme son résumé. Cette histoire dépaysante a finalement eu le don de m'embarquer vers un autre continent et bien que je craignais de pas apprécier cette univers c'est finalement avec plaisir que j'ai suivit l'histoire de Tin Win. 

Durant cette histoire, nous suivons donc Julia, jeune new-yorkaise et dont le père est mystérieusement partis sans laisser la moindre trace. Cette dernière, bien décidée à en savoir plus sur son père décide de partir en Birmanie puis arrive a Kalaw son village natal. Où d'ailleurs la jeune femme fait la rencontre d'un certain U Ba, une connaissance de son père qui finit par lui raconter la vie de Tin Win. Ce roman se base donc sur les aventures de celui-ci. 

Comme je le disais plus haut ce roman est une réelle initiation au voyage. On quitte notre France, ses coutumes et ses traditions pour atterrir en Birmanie. On se laisse bercer pour cet univers et le dépaysement est immédiat. Le mode de vie et les paysage sont parfaitement bien écrits, de ce fait on les visualise très bien, j'ai su me frayer un chemin aux côtés de Tin Win pour à mon tour découvrir la beauté de la Birmanie. Le roman en lui même peut même faire penser à un conte. Certes Tin Win détient l'art d'écouter les battements du cœur, et tout de suite on cherche une explication réaliste et logique à cette histoire. Comment est-ce possible ? Est-ce vraiment réel ou non ? Beaucoup de questions m'ont trotté dans la tête et j'ai finalement fini par les mettre de côté, non pas que j'avais résolu ce problème mais parce que au final cela n'avait pas d'importance. On se contente d'écouter U Ba, de suivre l'histoire de Tin Win et finalement j'ai su me satisfaire de cela. 

La plume de l'auteur y est beaucoup dans ce livre. On se laisse happer par de simples mots tant ceux ci sont empreint de poésie et de douceur. Son style d'écriture est très agréable à lire et malgré toute les descriptions qui pourront être ennuyantes à la longue, celle ci sont au final un petit plus car on se rend compte que les paroles ne sont pas nécessaires. Je ne vous cache pas que l'histoire est assez lente, cela pourrait paraître dérangeant mais on s'y fait rapidement parce qu'il y a une réelle avancé. Cette histoire est emplit de sagesse, d'amour, se spiritualité et on ne peut qu'être touché par l'histoire du père de Julia, et cela nous mène à des réflexions. 

Ce roman est au final une petite perle. Beaucoup de questions sans réponses et pourtant on n'en demande pas plus. On découvre la culture du pays, ses paysages, ses coutumes et on se laisse entraîner par les mots de l'auteur. A ceux qui désirent voyager, à ceux qui sont curieux de savoir où l'histoire de Tin Win nous mène, à ceux qui n'ont pas peur de s'aventurer dans des descriptions aussi longues qu’envoûtantes, je vous invite à découvrir à votre tour « L'Art d'écouter les battements de cœur. ».

"La vie, avait-il insisté, est un don plein de mystères où se mêlent inextricablement douleur et bonheur. Toute tentative pour avoir l'un sans l'autre est inévitablement vouée à l'échec."

1 avril 2015

Nos faces cachées


Auteur : Amy Harmon
Edition : Robert Laffont
Collection : Collection R
Parution : Janvier 2015
Pages : 434 p.
Genre : Contemporain / Romance

Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l'on retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connaît un rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu'à ce qu'il cesse de l'être... 

Nos faces cachées est l'histoire de cinq amis qui partent à la guerre. L'histoire d'amour d'une jeune fille pour un garçon brisé, d'un guerrier pour une fille ordinaire. L'histoire d'un amitié profonde, d'un héroïsme du quotidien bouleversant. Un conte moderne qui vous rappellera qu'il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...


Comment vous expliquer que ce roman est juste… Wow, cette histoire est prenante, bouleversante, extraordinaire, poignante, les mots ne suffiraient pas pour décrire un tel livre et voilà quelques jours que j’ai fini cette lecture et les émotions sont encore là. Ce n’est pas le genre de lecture qui vous laisse indifférent, bien au contraire, elle vous retourne et vous ému aux larmes. C’est une leçon de vie que je ne suis pas prête d’oublier. 

On suit donc l’histoire de trois personnages qui se nomment Fern, Ambrose et Bailey. Trois personnages totalement différents, et ceux, par de nombreux aspects. Fern et Bailey sont cousins, tous deux ont toujours été particulièrement proches, ils sont inséparables et se complètement parfaitement. Une telle amitié est rare. Mais Bailey est atteint de myopathie, une maladie qui l’oblige a devoir rester en fauteuil roulant toute sa vie. Fern quant à elle est une jeune femme rêveuse et dévouée, son bien être passe après celui des autres. Elle est persuadée que son physique peu avantageux ne lui permettra jamais de rencontrer un homme et c’est pour cela qu’elle admire en cachette ce jeune Ambrose. Parfait stéréotype du beau gosse, star de la ville, très bon lutteur mais également fidèle et d’une gentillesse incroyable. Mais leur vie va basculer lors du 11 septembre 2001. Ambrose s’engage dans l’armée et part en Irak avec ses amis. Seulement une fois de retour, tout bascule

Autant vous avouer que j'ai eu beaucoup de mal a me projeter dans le roman, les premières pages n'ont pas su me satisfaire parce qu'on se plonger dans le parfait stéréotype d'une jeune fille timide et amoureuse du plus beau garçon du lycée et a de nombreuses fois je me suis demandée comment ce livre avait pu voir autant de succès. Alors j'ai continuer, certes sur mes gardes et légèrement sceptique, mais j'ai continué ma lecture et dès les premiers chapitres du roman passés je me suis retrouvée totalement submergée par cette histoire hors du commun. 

On rit, on pleure, on s'émut, on s'exaspère devant quelque personnages et cela rend la lecture d'autant plus forte et puissante, elle nous prend aux tripes. C'est tout une succession d'émotions que l'auteure nous présente. Elle aborde beaucoup de sujets important tel que la guerre, le handicap, le rejet des autres, la culpabilité, le deuil, la violence conjugale et c'est un point fort du roman puisque tout en nous divertissant cette lecture est aussi une leçon de vie. 

Page après pages, j'ai pris plaisir à suivre tout ce petit monde, les personnages sont vraiment puissants, chacun a son but dans le roman et nous le découvrons même durant les dernières lignes de l'histoire. Ils évoluent, et dans tous les sens du terme et c'est intéressant de voir de quelle manière les épreuves qu'ils ont traverser les ont changé. Certains agissent par impulsivité, d'autre font des erreurs, puis d'autres encore se demandent où est leur place. Beaucoup de questions sans réponses et pourtant on est happé par le tournant de l'histoire. 

Cette histoire nous rappelle que les apparences nous cachent bien des choses, et que la véritable beauté réside dans le cœur et dans l'esprit. Ce roman m'a bouleversé, m'a ému aux larmes, il relève les injustices de la vie mais nous montre également la puissance des sentiments, et la beauté des mots. Vous n'en sortirez pas indemne, je vous le garanti. Ça a été un coup de cœur, et je remercie Amy Harmon pour m'avoir fait ressentir toute ces émotions même si c'est avec regret que j'ai tourné la dernière pas.

"-La véritable beauté, celle qui ne s'efface pas, prend son temps. Elle résiste la pression. Elle est incroyablement endurante. C'est la goutte lente qui fait la stalactite, le soulèvement de continents qui crée des montagnes, l’incessant martèlement des vagues qui fendille les écueils et arrondit leurs bords tranchants. De la violence, de la fureur et de l'intensité de la tempête, du rugissement des eaux naît le meilleur, qui n'aurait jamais existé sans ça. C'est pour ça que nous supportons tout. Que nous pensons que rien n'arrive au hasard. Nous espérons qu'il existe des choses que nous ne pouvons voir. Nous croyons qu'il y a des leçons à tirer de la perte, que l'amour et puissant et que nous portons en nous le potentiel d'une beauté si merveilleuse que nos corps ne peuvent la contenir."

20 février 2015

Demain j'arrête !

Auteur : Gilles Legardinier
Edition : Pocket
Parution : Avril 2013
Pages : 408 p.
Genre : Comédie Humoristique

Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez fait de votre vie ? Au début, c'est à cause de son nom rigolo que Julie s'est intéressée à son nouveau voisin. Mais très vite, il y a eu tout le reste : son charme, son regard, et tout ce qu'il semble cacher... Parce qu'elle veut tout savoir de Ric, Julie va prendre des risques de plus en plus délirants...







Si vous avez avez envie d'une lecture sans prise de tête, légère et marrante vous êtes bien tombés. Je pense que l'on connait tous cet auteur, que l'on ai déjà lu un de ses romans ou juste de nom car beaucoup en parle sur la blogsphère. Je me suis donc laissée tenter par ce résumé assez intriguant et qui promettait beaucoup d'aventure, j'étais cependant légèrement sceptique car l'humour se fait bien ressentir dans la quatrième de couverture et je craignais que cet humour soit trop lourd, limite énervant moi qui qui ne suis pas une grande fan de ce genre de roman. Et bien finalement, ça a plutôt été une agréable lecture et mes craintes quant a l'humour imposé dans le roman ont vite disparues. 

Pour faire court, lors d'une soirée quelqu'un demande à notre chère Julie la chose la plus stupide qu'elle ai jamais faite. C'est à partir de cette simple question que débute le roman. Dès lors, nous plongeons donc dans la vie monotone de Julie qui trouve le soudain intérêt à s'intéresser au mystérieux jeune homme ayant emménager dans son immeuble. Sa curiosité va alors lui faire prendre beaucoup de risque! 

Autant vous dire que la plume de Gilles Legardinier est simple, légère et très plaisante a lire. Il ne s'attarde pas sur les longueur et va droit au but, le roman se lit donc avec une telle facilité qu'en deux jours j'ai atteint la dernière page. Cette lecture n'est pas seulement amusante et humoristique, elle vous tient en haleine, étonnant pour un livre de ce genre mais l'auteur a le don de ponctuer les aventures de Julie avec tant de suspense que la curiosité l'emporte sur l'envie de poser le livre. L'auteur a une imagination sans aucune limite, quand on croit que notre héroïne est dans une situation bien assez embarrassante pour qu'elle puisse faire pire et bien on a tort. 

A cette lecture je craignais que les gaffes et les maladresses de Julie s'enchaineraient sans nous laisser une minute pour apprécier la lecture, je craignais que cela en devienne lourd et presque invraisemblable. Encore une fois j'avais tort. Certes les étourderies s'enchainent mais sont parfaitement bien inclues dans le roman et Gilles Legardinier entretient le mystère tout le long du roman. Combien de fois j'ai ris devant ma lecture au point même d'en avoir parfois la larme à l'œil! Si vous vous laissez tenter vous n'y échapperez pas, croyez moi! 

Julie est tout de même le parfait cliché de la jeune femme célibataire et désireuse d'entretenir une histoire d'amour avec un mystérieux beau gosse, et cela était légèrement dérangeant. Tout comme Ric Patatras qui lui aussi est une personnage assez stéréotypé dans le rôle du prince charmant. J'attendais peut être un peu plus d'originalité dans ses personnages. Malgré cela, certains n'en restent pas moins attachants, on fini par apprécier leur défauts et on comprend au fil du roman la place importante qu'ils occupent dans l'histoire. 

En bref une lecture hilarante et qui convient parfaitement lorsque l'on a envie de se vider l'esprit. Les mésaventures de Julie sont très plaisantes à suivre et le mystère est gardé jusqu'au bout malgré une intrigue ambiguë. Outre ce petit point, j'ai pris beaucoup plaisir à plonger au cœur de ce roman et c'est sans hésiter que je me procurerais les autres livres de cet auteur.

"Quel scoop! Un mec qui n'aime pas être malade! Si on en trouve un qui accepte de se soigner sans faire d'histoire, sans miner une agonie digne d'un torturé sous l'Inquisition, ça vaudra le coup de faire un documentaire."

- NOTE : 8/10 -