26 janvier 2018

LA VÉRITÉ SUR L'AFFAIRE HARRY QUEBERT, JOEL DICKER



« Un bon livre Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l’effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre , après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé. »

Une histoire qui demande à être très attentif, mais qui malgré tout vous manipule et vous embrouille la tête. Entre présent et flash back, beaucoup d'information sont à prendre en compte et encore maintenant je ne sais réellement comment prendre ce roman.







Cela fait quelques mois maintenant, que j'ai terminé La vérité sur l'affaire Harry Québert mais je me souvient très clairement avoir été départagée sur mon ressentiment. Cette histoire a t-elle été une découverte ou est ce que j'en suis plutôt déçue. Ce roman a eu le don de m'embrouiller comme jamais dès le moment où j'ai démarré ma lecture. Et encore aujourd'hui mes pensées à l'égard de cette histoire sont confuses. N'espérez pas avoir un avis précis car je crois que cette chroniques sera un peu brouillon..

Sur ces 700 pages (hé oui, un paquet quand même), j'ai été tantôt départagée par la déception de ne pas être satisfaite par la tournure des événements tandis que parfois j'ai complètement été happée par certaines révélations qui font que l'histoire avance enfin. Mais tout est si stratégiquement bien construit et j'avais la nette impression d'être quelque peu manipulée de temps en temps. En soit, le récit est bien construit, on se ballade entre le passé et le présent et un tas d'éléments rentrent peu à peu en jeu. J'aurais presque tendance à vouloir penser que beaucoup trop d'informations se chevauche, un tas d'éléments apparaissent ce qui fait que, après ces quelques mois, je ne me rappelle pas réellement du fin mot de l'histoire. Alors peut être cela est du au fait que je ne suis pas du tout habituée à ce genre littéraire, ou peut être pas, dans tous les cas la complexité de l'histoire peut être un atout comme elle peut faire défaut au récit.

Pratiquement tous les personnages nous paraissent automatiquement louche, on aurait tendance à accuser le premier venu au moindre faux pas, au premier geste suspect. Tous semblent cacher un secret les reliant à Nola et ce qui est plaisant c'est qu'on est sur un pied d'égalité avec Marcus. Cette histoire prend cœur dans un petit village plutôt charmant et malgré cela, tout nous semble faux, mensonger. A cela, sera forcément lié le scandale des médias, de quelle manière elle prend forme et aussi son impact car Harry Québert se retrouvera forcément démuni contre toutes ces accusations qui fusent sur lui.

Peut être est-ce moi qui n'ai pas su comprendre les personnages mais le principal défaut que je pourrait reprocher à cette lecture c'est l'histoire entre Nola et Harry. Elle ne m'a pas du tout parut crédible, malgré les nombreux flash back qui nous permettent de saisir un peu mieux l'origine de leur relation, j'ai eu beaucoup de mal à y croire tant cette histoire d'amour me paraissait niaise. Au fond, le personnage qui me semblait le plus louche était Nola et pourtant c'est elle la victime alors à partir de là je n'ai réellement su différencier ceux auxquels j'avais confiance, à ceux dont je me méfiais.

J'ai tenté plus d'une fois d'user de mes talents de détectives mais ça a été un échec. Il faut vraiment être attentif à l'histoire et pourtant à être trop attentif je me suis souvent embrouillée moi-même. Il est aussi vraiment intéressant d'avoir affaire à cette emballement médiatique, qui même aujourd'hui fait ravage car au delà de cette enquête, j'ai trouvé quelques clin d’œil où l'on dénonce certains défauts de notre société. Une très belle découverte donc, même s'il demande tout de même des efforts et que je reste parfois encore un peu départagée concernant certains points. 

700 PAGES — SEPTEMBRE 2012 (1ER EDITION) — EDITIONS DE FALLOIS POCHE


4 janvier 2018

TERMINUS ELICIUS, KARINE GIEBEL



"Elle aimait l'exactitude et détestait les approximations. Ce qui n'était pas parfait,ce qui n'était pas à sa place. Les livres écornés, les crayons mal taillés, les vêtements mal repassés. Les hommes mal rasés."


COUP DE CŒUR
Une superbe découverte malgré  que ce soit un genre que je ne lise pas habituellement. Une ambiance étouffante et des personnages complexes et difficiles à cerner, on ne sait vraiment comment appréhender cette histoire tant on est confus, et complètement déstabilisé par les deux protagonistes.











Istres-Marseille. Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère. Elle attend néanmoins qu'un événement vienne secouer le fil de son existence: un regard, enfin, du capitaine Esposito? La résolution, peut-être, de cette ffaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne? "Vous êtes si belle, Jeanne Si touchante et si belle." Ce soir-là, une lettre, glissée entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même. Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n'aura de terminus qu'au bout de l'enfer...

Comme je l'avais annoncé sur les réseaux sociaux, je ne suis pas du tout adepte des thrillers. J'ai plusieurs fois été dans l'obligation d'en lire, pour les cours notamment, et ça a toujours été un échec, c'était un calvaire d'arriver à la fin du bouquin, et ce, si j'arrivais à en voir le bout. Non, vraiment, c'était typiquement le genre de bouquin que j'évitais automatiquement. Vous imaginez donc un peu mon doute quand j'ai reçu Terminus Elicius. Le résumé m'avait l'air plutôt intriguant mais j'était toute de même septique. Assez motivée, je  m'y suis tout de même plongée et quelle découverte ! Si je vous affirme que c'est un coup de coeur, croyez moi sur parole ! 

Tout ce qu'il a à savoir se trouve dans le résumé : Jeanne, petit bout de femme timide, craintive, et douteuse, vivant au dépend de sa mère, est piégée dans une quotidien des plus répétitif. Et cela on le ressent parfaitement bien car le récit se situe sur trois lieux majeurs. Chez elle et sa mère, dans le train qu'elle prend tous les jours qui l'amène ou la ramène du commissariat, et le commissariat lui-même où elle exerce son travail. On ne se disperse pas ici et là, car toute l'intrigue se déroulera au sein de ses trois endroits. C'est restreint, assez étouffant par moment, mais c'est le but recherché et on a cette impression de se trouver piégé dans cette routine, de subir le sort de Jeanne. 

Et cette atmosphère ne serait pas aussi pesante si les lettres d'Elicius n'y participaient pas. A chaque instant où Jeanne met les pieds dans son train on a automatiquement ce doute et cette appréhension. Aura t-il laisser une lettre aujourd'hui entre les sièges du wagon ? On les redoute mais d'un certain côté, on les attend avec tant d'impatience que s'en est parfois angoissant. Car au final, ce n'est qu'à partir de ses simples lettres que nous apprenons à connaitre Elicius. Parmi ces lignes, il se révèle, tente de faire comprendre à sa correspondante les raisons de ses meurtres sans jamais réellement lui révéler les véritables causes. Il reste un mystère et pourtant, on a cette impression de discerner un peu plus le personnages au travers des lettres, de savoir quel mal le ronge. 

Et s'en est déroutant, car j'étais si départagée sur son compte. Tant à certains moments, je ressentais de la compassion à son égard et tentais de donner une raison valable à ses actes, tant parfois, je le craignais et le considérais comme un monstre. Notre avis change de tout au tout au fil des chapitres, et j'avais cette impression que c'était moi qui commençait à devenir dingue. Tout comme Jeanne d'ailleurs. De même, elle semble apeurée par cet inconnu aux actes innommables, comme à certains moments, elle se laisse bercer par ses mots doux qui la séduisaient. Alors là, on a juste l'envie de la secouer, de lui ouvrir grand les yeux. Est-elle cinglée ? Alors qu'en réalité, je ressentais cette même confusion.  

Karine Giebel a véritablement une très belle plume, sa façon d'amener les évènements, de nous présenter les personnages... L'ambiance général qui pèse sur l'histoire est angoissante. Le personnage d'Elicius est complexe, mais il ne faut pas sous-estimer celui de Jeanne, car au delà de ces petites manies, et de l'image qu'elle renvoie, elle est très compliquée à cerner et les révélations sur son compte sont tout aussi surprenante que celles qui pèsent sur Elicius. 

Appel à ceux qui, comme moi, n'apprécie pas ce genre littéraire : tentez le coup, et commencez par ce livre. Je ne pense pas pouvoir de suite me lancer dans un tas de thrillers mais je pense pouvoir apprécier le genre avec un peu de temps et quelques bonnes découvertes. Alors si vous avez quelques titres à partager, n'hésitez pas ! 

288 PAGES  2015 — EDITIONS FRANCE LOISIRS